Certains d'entre vous désirez surement avoir une source d'eau au chalet.
Voici un mécanisme oublié mais qui peut toutefois être très utile à plusieurs personnes.
Le voici:
Le bélier hydraulique
Relever de l’eau sans apport d’énergie
Relever de l’eau jusqu’à plusieurs dizaines de mètres sans énergie autre que celle apportée par le courant ? Cela peut paraître incroyable, et pourtant, le bélier hydraulique le permet, et ce n’est pas de la magie.
En 1796, Joseph de Montgolfier, entre deux vols en ballon, a l’idée de récupérer la surpression créée lorsque le débit d’un liquide est soudainement interrompu [1] et met au point sur ce principe le bélier hydraulique. L’appareillage connait rapidement un grand succès, et le "boum" régulier qu’il produit sert alors de fond sonore à bien des scènes champêtres. Après la seconde guerre mondiale, les plans d’électrification et d’adduction d’eau font tomber cette machine, pourtant économe et inusable, dans l’oubli.
Comment ça marche ?
Le bélier lui-même est constitué d’un corps principal fermé par un clapet taré (A) et d’un réservoir étanche (cloche) relié au corps par un autre clapet (B) également taré et connecté à la conduite d’alimentation.
Il existe des béliers adaptés à des sources au débit de quelques litres à plusieurs centaines de litres par minute, et la hauteur de remontée peut dépasser les 100 m.
Le bélier hydraulique a un gros défaut, qui le rend inutilisable dans de nombreux cas : son rendement n’est que de 20 à 30 % selon les cas. C’est à dire qu’environ 70 à 80 % de l’eau arrivant dans le dispositif sera perdue. Le bélier constitue donc une solution idéale pour remonter de l’eau gratuite et abondante (une source, un ruisseau) mais non lorsque l’eau est rare.
Mise en situation d’un bélier
La seule énergie de l’eau entrant dans le bélier suffit à le faire fonctionner : au moins un mètre de chute d’eau est nécessaire pour amorcer le cycle.
Mettre un bélier hydraulique en fonctionnement est donc assez simple : il suffit de le connecter à un bassin-collecteur situé au moins un mètre plus haut, et à un réservoir de destination. Et c’est tout. Il s’amorce tout seul, et continue à fonctionner tant qu’il est alimenté.
Fonctionnement du bélier
Le cycle de fonctionnement du bélier peut se décomposer ainsi :
L’eau arrive avec force dans le dispositif et sort par le clapet A. Les pertes en eau se situent à cet endroit.
Lorsque le courant est assez fort, l’eau ferme brutalement le clapet A, provoquant une onde de choc (de 15 m/s environ dans un tuyau en plastique à 1000 m/s dans un tuyau vraiment rigide), le "coup de bélier".
Sous l’effet de l’onde de choc, le clapet B s’ouvre, et une petite quantité d’eau s’engouffre dans la cloche en y comprimant l’air qui s’y trouve.
L’air de la cloche se détend, et la pression qu’il exerce sur l’eau referme la clapet B et envoie l’eau sous pression dans la canalisation de sortie du dispositif.
L’onde de choc dissipée, l’eau recommence à affluer, initiant un nouveau cycle.
Un appareillage simple
La rusticité est un autre des points forts du bélier. Il est simple à mettre en oeuvre, et peut même être construit assez facilement... à condition de savoir souder la fonte et d’être capable de réaliser une chambre de compression étanche...